Pour un jeune aujourd’hui, le chemin le plus sûr vers un emploi reste l’obtention d’un diplôme. Le fossé entre formation et marché de l’emploi est encore trop grand. Malgré un taux de chômage en baisse mais encore élevé en 2019 en Belgique d’environ 15%, le taux de vacance reste trop élevé à 3 ,5%. Il existe une différence trop importante entre les compétences acquises au cours de sa formation et les besoins du marché de l’emploi.
Comme le souligne le Forem dans son étude sur « les jeunes wallons et le marché de l’emploi », le taux de chômage a tendance à diminuer lorsqu’à l’inverse, le taux de qualifications augmente. De plus, les offres d’emplois pour des métiers peu qualifiés ont tendance également à diminuer et ne représentent plus que 10% des offres totales d’emplois.
Cependant, contrairement aux idées reçues, un haut niveau de qualification (comme être titulaire d’un master) n’est pas l’itinéraire le plus rapide. En effet, ce sont les titulaires de bacs et les jeunes ayant suivi un apprentissage qui semblent être les mieux placés en la matière. Un constat qui semble indiquer que des filières d’ordinaire plus proches des entreprises (par l’intermédiaire des stages ou d’études en alternance) et du marché du travail en général, sont le parcours le plus court pour décrocher un job et qui plus est, de manière durable.
La formation en alternance, qui combine des périodes de formations à l’école avec des stages en entreprises, est sans doute une des meilleures réponses à ce problème. Ce sont les besoins des entreprises qui régulent au plus près la formation des travailleurs
Pendant de trop nombreuses années, les filières techniques et professionnelles ont été délaissées. Une certaine forme d’obstination idéologique, en particulier de la gauche, a conduit à cette situation. En effet, on a considéré pendant trop longtemps que tous les élèves étaient finalement destinés à la même chose, à savoir les études supérieures. Elles ont été mises sur un piédestal, érigées comme seul horizon respectable. Un moule dans lequel chaque élève était sommé de rentrer. Il est de temps de changer de regard et de (re)considérer les filières manuelles tant elles sont nécessaires et porteuses d’avenir. Nous l’avons répété, ouvrir le champ des possibles c’est d’abord que les choix et les spécifiés de chacun puissent être pris en considération.
Il existe quantité de parcours différents de celui de la filière générale. Cette dernière a pendant trop longtemps été considérée comme l’unique chemin vers l’épanouissement et la prospérité, quitte à confiner les filières techniques et professionnelles à des canaux de seconde zone et de relégation pour ceux qui n’auraient pas réussi dans le général. L’éventail des formations est pourtant très large. La revalorisation des filières techniques et qualifiantes passera d’abord par une meilleure information sur la diversité des parcours et des formations existantes.