La créativité des
ingénieurs a permis aux machines, comprenez ordinateurs, d’accomplir
aujourd’hui de véritables prouesses. Le développement des performances a été
exponentiel au cours des six dernières décennies, même si ce dernier semble
marquer le pas aujourd’hui. L’intelligence artificielle et ce qu’elle permet
aux ordinateurs d’accomplir est extraordinaire. Cependant, l’humanité est loin
d’être obsolète.
Prenons un exemple pour illustrer cette affirmation. Les « Advanced
Chess » ou « Cyborg Chess » sont une nouvelle forme
de tournois d’échec. Les ordinateurs sont considérés comme imbattables par un
humain depuis vingt ans, mais qu’en serait-il d’un humain aidé par une machine
? En résumé, c’est exactement le but de ces « chess freestyle
tournament » qui voient s’affronter des humains, tous aidés dans leurs
parties par un ordinateur. Cette forme de tournoi a été suggérée par Gary
Kasparov lui-même.
Les résultats sont frappants, non seulement des humains accompagnés d’une
machine ont battu la plupart des ordinateurs, mais lorsque l’on fait concourir
des humains entre eux, chacun aidé par une machine, ce ne sont pas les grands
maîtres accompagnés d’un ordinateur portable qui remportent la partie mais bien
des joueurs lambda qui disposent de compétences en informatique accompagnés
d’ordinateurs puissants. Cet exemple illustre à merveille l’importance de
posséder de telles qualités dans le monde numérisé d’aujourd’hui et cela face à
n’importe quel challenge.
Par conséquent, il ne faut pas hésiter à remettre en question le modèle actuel d’apprentissage ou du moins à y apporter des éléments nouveaux. Si lire, écrire et compter sont les pierres angulaires de notre apprentissage, et doivent le rester, des compétences nouvelles doivent être développées. Étendre les compétences du numérique et l’usage de ce domaine doit devenir une priorité.
L’écart économique qui s’accentue est en partie lié à la demande de plus en plus importante de qualifications. Plus que jamais à l’heure du numérique, l’accent doit être mis sur les compétences pour exister dans un monde qui risque de se polariser. La numérisation à grande échelle doit profiter à l’école ; les technologies de la communication et de l’information doivent faire partie de manière pleine et entière du cursus de nos jeunes.
Dans cette optique, il faut également repenser la façon d’utiliser, à l’école, les technologies du numérique qui accompagnent chaque jour les élèves, comme leur smartphone par exemple. Il faut envisager ces dernières comme des outils plutôt que comme uniquement des éléments perturbateurs.