Lors des élections régionales et fédérales, les votes de case de tête constituent un pot commun qui va permettre aux différents candidats d’atteindre le chiffre d’éligibilité. Avec la possibilité de vote par case de tête, l’électeur marque son soutien à l’ordre des candidats tels qu’il est exprimé par la liste. Sur celle-ci figurent des candidats effectifs et des candidats suppléants. Les candidats suppléants sont là en réserve. Un fois élus, ils ne siègeront qu’en remplacement d’un membre effectif qui ne peut ou ne veut plus être présent.
Ce système favorise la discipline de parti. En effet, malgré les voix de préférence, l’ordre de la liste, établi par le parti et, dans certains cas seulement, approuvé par des militants, demeure extrêmement important : le pot commun servira d’abord à la tête de liste, puis au deuxième, et ainsi de suite jusqu’à atteindre le seuil d’éligibilité.
Ce report de voix profite quasi exclusivement aux quelques premiers de la liste et renforce une vision particratique de notre démocratie.
Dès lors, les probables candidats pourraient avoir plus à cœur à travailler pour les cadres du parti (dans le dessein d’avoir une « bonne place ») plutôt que de travailler sur le terrain, en faveur de la population.
Supprimer l’effet dévolutif de la case de tête serait un geste vers plus de démocratie. Le processus est davantage transparent, puisque l’électeur sait à qui ira sa voix.
Par ailleurs, le système de suppléance en vigueur amène les électeurs à voter pour des femmes et des hommes politiques élus qui n’accompliront pas quoi qu’il en soit le mandat pour lequel ils ont été « élus ».