Les Jeunes MR veulent la suppression de la discrimination imposée aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) pour le don de sang.

A l’heure actuelle, rien ne remplace le sang. En Belgique, il faut plus de 500.000 poches de sang par an pour faire face aux besoins.

Dans les années 80, il était interdit pour les HSH de donner du sang afin de limiter la propagation de la maladie VIH et réduire le risque de contamination par transfusion sanguine.

Depuis 2017, les HSH doivent attendre douze mois après toute relation sexuelle pour pouvoir donner leur sang[1]. Les non-HSH peuvent donner leur sang sans délai s’ils ou elles ont des rapports avec un partenaire régulier. En cas de nouveau(lle) partenaire, ils/elles doivent attendre quatre mois.

Prochainement, la CEDH va se prononcer sur la collecte de données sur l’orientation sexuelle ainsi que l’abstinence sexuelle imposée aux seuls HSH comme condition d’accès au don de sang[2].

En Belgique, entre 2003 et 2014, seulement 7 dons de sang ont révélé une infection récente au VIH, sur un total d’environ 7,8 millions dons[3].

Bien qu’il n’y ait eu aucun cas de transmission du VIH chez un receveur depuis au moins 15 ans, le risque qu’un tel évènement survienne est évalué à une contamination d’un receveur par 2.325.000 dons, c’est-à-dire une fois tous les 3,5 à 4 ans.

A l’heure actuelle, toutes les maladies transmissibles par le sang sont détectables quatre mois après une prise de risque[4]. La période d’exclusion de don qui est imposée à la grande majorité de la population belge est de 4 mois (voyage dans la partie subsaharienne de l’Afrique, nouveau partenaire, accouchement (6 mois), opération, endoscopie, piercing et tatouage).

La Belgique utilise les tests génomiques et chaque don est systématiquement analysé.

Une étude réalisée par Santé publique France démontre que sur la période 2015-2017, il a été estimé à un don VIH positif non détecté sur 5,2 millions de dons[5].

Nos voisins français, danois, autrichiens et néerlandais ont réduit de 12 à 4 mois la période d’abstinence imposée aux HSH sur base d’éléments objectifs, scientifiques et indépendants.

Le gouvernement britannique a annoncé qu’à partir de l’été 2021, le délai sera réduit à 3 mois[6]

Il faut supprimer entièrement la période d’abstinence pour les HSH et se concentrer sur les comportements à risques plutôt que sur des « groupes à risques », ces derniers étant stigmatisés.

En Europe, certains pays orientent leur politique de don de sang en imposant des délais aux personnes ayant des rapports sexuels à risque (Albanie, Bulgarie, Hongrie, Israël, Italie, Lettonie, Pologne, Portugal, Russie, Saint-Marin, Espagne) mais sans exclure a priori les HSH. Les Jeunes MR proposent la suppression de toute discrimination envers les HSH qui donnent leur sang par la suppression de la période d’abstinence de 12 mois actuellement imposée et demandent au Ministre fédéral de la Santé de faire approuver urgemment un Arrêté royal afin que les règles actuelles soient proportionnelles et conformes aux données scientifiques les plus récentes.